Blonde, Joyce Carol Oates
Blonde est un roman de l’auteure américaine Joyce Carol Oates publié en 2000.
Tout en se fondant sur des éléments de la vie de Marilyn, Joyce Carol Oates a pris le parti, avec Blonde, d’en faire un roman. Elle l’annonce dès le prologue : « Blonde est une « vie » radicalement distillée sous forme de fiction et, en dépit de sa longueur, la synecdoque en est le principe. » (p.9)
Tout au long de ces 1100 pages, la vie de la belle actrice se déploie sous les yeux du lecteur, non pas comme une biographie, mais comme une histoire. Et c’est ce qui est intéressant. Loin de vouloir savoir à tout prix ce qui s’est passé durant les trente-six années de l’Actrice Blonde, comme elle la surnomme souvent, Joyce Carol Oates présente une femme, dans toute la complexité de ses doutes et de ses failles.
Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman – la partie consacrée à l’enfance de Marilyn est souvent pesante – je me suis par la suite complètement immergée dans cette fiction, ne sachant pas réellement ce qui était de l’ordre de la biographie et ce qui était du fantasme. L’alternance de narrateurs brouille les pistes et participe de cette impression de flou quant à la vie de Marilyn, tout en faisant écho à ses tumultes intérieurs.
Blonde s’adresse, selon moi, à un lecteur qui connaît déjà en détail la vie de Marilyn, ses films, ses mariages, ses coups d’éclat comme ses passages à vide. Car Joyce Carol Oates refuse de se faire biographe et de s’attarder sur toute la vie de la belle. Elle picore ça et là des épisodes qu’elle a estimé importants dans son parcours personnel et professionnel et nous les distille de façon parfois codée. Joe Dimmagio devient ainsi l’Ex-Sportif, Arthur Miller, le Dramaturge, et tous les réalisateurs ne sont évoqués que par l’initiale de leur nom de famille. Autant donc savoir ce qu’il en est avant d’ouvrir ce roman.
Blonde est une lecture très forte, qui m’a émue et conquise. Quatrième livre que je lisais consacré au parcours de celle qui fut, un temps, la blonde d’Hollywood, Blonde a su me séduire par sa longueur (j’étais pendant de longues heures au plus près de la vie de Marilyn), son originalité de traitement – loin des biographies plus ou moins élogieuses consacrée à Marilyn – et son ton. Joyce Carol Oates, par sa plume poétique, plonge dans cette vie parfois minuscule pour en faire émerger la quintessence et casser l’image publique rêvée de Norma Jeane. Où s’arrêtent les souvenirs ? Où commence le mythe ? Et dans quelle mesure cette vie connue de tous est fictionnalisée ici ? Je reste sans réponse, mais là n’est pas l’essentiel.
« Car qu’est ce que le temps sinon ce que les autres attendent de nous ? Ce jeu que nous pouvons refuser de jouer. » (p.24)
« Pourquoi l’aimaient-ils ? pourquoi quand sa vie était en lambeaux comme de la soie lacérée ? pourquoi quand sa vie était en morceaux comme du verre fracassé ? » (p.926)
« L’aimer était la tâche de sa vie et il en était arrivé à penser dans cette ville du désert noyée de soleil que, malgré tout son dévouement, il ne serait peut-être pas à la hauteur de cette tâche. » (p.990)
« Il y a quelque chose en toi que personne n’a, MARILYN. Aucune femme que je connais. Tu vis pour être touchée. Pour être soufflée comme une flamme. Pour être blessée, même ! On dirait que tu t’exposes à être blessée, je ne connais aucune femme qui te ressemble, MARILYN. Aucune image filmée ni aucune photographie n’ont montré ton âme, MARILYN, comme je l’ai vue ce soir. » (p.1043)
Blonde était une lecture commune pour laquelle je suis affreusement en retard (je m’en excuse !) avec L’Ogresse et C.l!ne.
Une nouvelle participation au Challenge Marilyn de George
un roman fondamental pour moi, même si comme pour toi j’ai eu un peu de mal avec l’enfance, mais ensuite on est emporté.
je note ta participation pour le challenge
@george : Une lecture très marquante et bouleversante, c’est certain !
1100 pages…quel pavé ! Ceci dit ce n’est pas mon genre mais tu as fais là un très bel article.
@Céline72 : Merci ! Honnêtement, c’est un magnifique livre et je tenais à écrire un billet à sa hauteur… Tant mieux si j’y suis parvenue !
Tu me donnes envie de retourner lire Joyce Carol Oates avec ce titre.
@Alex-Mots-à-Mots : Tu m’en voies ravie !
Moi j’avais bien aime sa jeunesse justement, je l’avais trouve moins pesante que la suite. Mais tu as raison il ne faut pas s’attendre a une bio d’ailleurs Oates a pas mal invente.
@L’Ogresse : Ah oui ? Je trouve que Joyce Carol Oates a justement rendu la suite moins dramatique que certains biographes (là encore, quelle part de fiction ?)
Je le lirai car JCO est ma romancière favorite. Il me reste à trouver un (grand) moment.
Très bon !
Un bon moment de lecture !
@Manu : Je pense que tu tomberas sous le charme de ce récit, surtout si tu apprécies cette auteure.
@Yoko : Un long et bon moment de lecture, c’est certain !
Dis donc, en voilà un pavé !
je l’ai démarré,et je l’ai arrêté, j’attends le bon moment pour le reprendre.
@Véro : Oui, mais quel délice ! @Nathalia : Comme toi, j’ai fait une pause dans cette lecture (après l’enfance) pour mieux la reprendre ensuite et me régaler. Je te souhaite la même continuation !
un roman fondamental pour moi, même si comme pour toi j’ai eu un peu de mal avec l’enfance, mais ensuite on est emporté.
je note ta participation pour le challenge
@george : Une lecture très marquante et bouleversante, c’est certain !
1100 pages…quel pavé ! Ceci dit ce n’est pas mon genre mais tu as fais là un très bel article.
@Céline72 : Merci ! Honnêtement, c’est un magnifique livre et je tenais à écrire un billet à sa hauteur… Tant mieux si j’y suis parvenue !
Tu me donnes envie de retourner lire Joyce Carol Oates avec ce titre.
@Alex-Mots-à-Mots : Tu m’en voies ravie !
Moi j’avais bien aime sa jeunesse justement, je l’avais trouve moins pesante que la suite. Mais tu as raison il ne faut pas s’attendre a une bio d’ailleurs Oates a pas mal invente.
@L’Ogresse : Ah oui ? Je trouve que Joyce Carol Oates a justement rendu la suite moins dramatique que certains biographes (là encore, quelle part de fiction ?)
Je le lirai car JCO est ma romancière favorite. Il me reste à trouver un (grand) moment.
Très bon !
Un bon moment de lecture !
@Manu : Je pense que tu tomberas sous le charme de ce récit, surtout si tu apprécies cette auteure.
@Yoko : Un long et bon moment de lecture, c’est certain !
Dis donc, en voilà un pavé !
je l’ai démarré,et je l’ai arrêté, j’attends le bon moment pour le reprendre.
@Véro : Oui, mais quel délice ! @Nathalia : Comme toi, j’ai fait une pause dans cette lecture (après l’enfance) pour mieux la reprendre ensuite et me régaler. Je te souhaite la même continuation !