La fille sans nom, Maëlle Fierpied
La fille sans nom est le dernier roman de la normande Maëlle Fierpied. Il est paru en mars chez L’Ecole des Loisirs.
Camille, quinze ans, fugue un soir de chez ses parents. Parce que communiquer avec eux est devenu impossible, l’adolescente s’enfuit, sur un coup de tête. Lorsqu’elle tombe sur une péniche dotée d’un écriteau recherchant un garçon à tout faire, la jeune fille n’hésite pas. Mais elle n’a pas idée de l’erreur qu’elle vient de faire.
Elle tombe entre les mains de son propriétaire, Hélix, un mage sans scrupule qui lui vole sa mémoire en enfermant son prénom dans un bocal. La jeune fille devient son esclave, propulsée dans un univers où la magie règne. La vie sur la péniche est dure, mais bien vite elle gagne l’amitié de Safre et Margoule, deux frères mi-ogres mi-dragons. Tandis que la péniche avance vers le Tunnel runique, la jeune fille élabore un plan pour s’enfuir.
Quelle belle découverte que ce roman, et je pèse mes mots ! Que c’est bon de lire une histoire qui fait autant la part belle à l’imagination. Maëlle Fierpied signe ici ce qui aurait pu être un premier tome très prometteur, mais a fait le choix d’en faire une histoire complète et non une série. Et pourtant, tous les ingrédients sont là, et j’aurais été la première à attendre avec impatience un second tome.
L’intrigue, tout d’abord, se met en place progressivement et suit le schéma assez classique du conte initiatique. L’héroïne tourne le dos à son quotidien pour entrer dans un monde parallèle aussi onirique qu’effrayant, où les runes, les mages, la sorcelleries et les créatures en tous genres règnent. Les péripéties se succèdent pour la jeune Camille qui va d’aventures en aventures.
La psychologie des personnages est bien étudiée et si l’héroïne est aussi hésitante et inconstante que peuvent l’être les adolescents d’aujourd’hui, elle n’en demeure pas moins attachante dans sa vulnérabilité. Les personnages secondaires qu’elles croisent sont dotés de ce qu’il faut de psychologie pour être intéressants et intriguants. L’écueil du manichéisme n’est pas évité, cependant, pour les méchants de ce monde, mais cela ne gâche en rien le plaisir de la lecture.
Le gros point fort de ce roman réside, selon moi, dans toutes les trouvailles que l’auteure a imaginée pour son monde magique. Celui-ci est très bien construit, cohérent, et prend vie sous la plume imagée et presque cinématographique de Maëlle Fierpied. A l’image de la très belle couverture de ce roman, je me suis prise à m’imaginer les différents univers dépeints avec force détails. Et c’était très agréable.
Vous l’aurez compris, un sans-faute selon moi qui mérite bien des louanges. Merci à L’Ecole des Loisirs de m’avoir permis de découvrir ce roman que j’aurais adoré découvrir plus jeune, tant l’univers m’a fascinée. A lire et à offrir aux lecteurs adolescents autour de vous, sans hésiter une seule seconde.