Graines de bandits, Yvon Roy
Graines de bandits est un album autobiographique du canadien Yvon Roy. Il est paru en août dernier aux éditions Rue de Sèvres.
1974. La famille d’Yvon déménage loin de la ville pour s’installer dans la campagne canadienne. Ce qui s’annonçait comme un projet bucolique se transforme rapidement en cauchemar quand leur projet de maison est abandonné par un entrepreneur filou et que la famille déménage dans un bungalow dans un petit village. Le climat familial se détériore rapidement, le couple s’éloigne et si le père d’Yvon est enrôlé dans une secte, sa mère plonge dans un état amorphe dont elle émerge pour des éclats de violence dont ses deux fils ne ressortent pas indemnes. Pour Yvon et son frère, s’échapper au quotidien de la maison est une question de survie. Les deux frères explorent les environs, enchaînent les mauvais coups, se battent et découvrent la vie.
J’avais adoré Les Petites victoires, l’album autobiographique d’Yvon Roy paru deux ans plus tôt et abordant la question de l’autisme de son fils. Malgré le sujet lourd de ce deuxième album, j’avais hâte de le découvrir. Et en effet, l’auteur de bande dessinée nous livre tout en finesse et en pudeur une enfance assez sombre. La violence est là, latente, avec cette mère dépressive qui s’enferme dans le silence, l’alcool et les désillusions et se venge sur ses enfants.
Ces derniers s’inventent tout un univers dans la campagne alentour et se rêvent une vie plus colorée que la leur. Le petit Yvon n’est pas en reste pour se battre et les deux frères de se faire connaître dans les environs alors qu’ils ne vont plus à l’école. Leurs parents ont en effet décidé de les extraire de l’influence néfaste de l’école, véritable lieu de perdition selon leur père. Malgré l’isolement et leur quotidien qui manque de douceur, les deux garçons se construisent tant bien que mal.
Le dessin en noir et blanc accompagne cette enfance assez sombre et le trait d’Yvon, simple et net, fait la part belle à l’imagination de son moi enfant au détriment d’un quotidien peu reluisant.
Une lecture poignante, vibrante, ode à l’enfance malgré tout. J’ai été émue à plus d’un titre pour ces deux graines de bandits laissés pour compte et j’ai d’autant plus admiré a posteriori le courage d’Yvon Roy, d’avoir réussi à surmonter l’autisme de son fils.
Un album autobiographique très touchant où l’enfance apparaît comme une expérience dure mais ô combien formatrice pour l’auteur et son frère. Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album.
Cette semaine, c’est Moka qui nous accueille chez elle et rassemble les billets des amoureux des bulles !
J’ai été moins touchée que je ne l’aurais voulu par cette lecture mais ça reste une sympathique découverte !
Je te comprends, même si j’ai été très touchée par cette enfance maltraitée à plus d’un niveau, j’ai été moins émue qu’avec Les petites victoires.
Une de mes prochaines lectures 😉
Alors bonne découverte ! 🙂
Je vais commencer par les petites victoires, que je n’ai toujours pas lu…
Comment ?? Mais c’est proprement scandaleux tout ça… 😀
Le thème et les dessins me plaisent bien, merci pour la découverte !
Avec grand plaisir PatiVore ! 🙂
J’avais apprécié « les petites victoires », sans que ce soit un coup de coeur, mais je tenterais bien cet album…
C’est une autre tranche de vie d’Yvon Roy, malheureusement pas plus joyeuse…
Un des titres BD noté sur ma LAL, je précise que je n’ai pas lu Les petites victoires et pourtant il me tentait aussi.
Tu n’as pas besoin d’avoir lu Les Petites victoires pour apprécier celui-ci, ne t’en fais pas, même si j’ai été davantage touchée par ce dernier (mais c’est personnel).
Les récits de vie m attirent toujours. J’ai très envie de lire cet album, d’autant que j’avais beaucoup aimé Les petites victoires.
Je pense que tu y seras sensible dans ce cas-là…
Après avoir lu le billet de Noukette, je n’avais pas spécialement envie de le lire. Mais tu me fais dire que je pourrais essayer 😀 à voir s’il est dispo à la bibliothèque.
Ah ah, s’il est dispo et que tu peux le découvrir, tu te feras ton avis, en effet.😉
J’ai beaucoup aimé Les petites victoires et j’ai bien envie de découvrir celui-ci malgré l’enthousiasme moins grand de certains lecteurs.
J’avais hâte de le découvrir aussi, même si le sujet est dur et qu’il ne ressort pas beaucoup de gaité de ces pages.
j’avais tellement aimé cette histoire <3
Ça ne m’étonne pas, c’est un récit très émouvant.
Si l’album croise mon chemin je tenterai. 😉
Et tu feras bien.🤗
J’avais adoré Les petites victoires, du coup je me note celui-ci !
Ça fait un pendant intéressant niveau autobiographique mais tu verras, c’est pas riant… Il vaut mieux le savoir avant !