Le Suppléant, Prince Harry
Le Suppléant est le titre des mémoires de Harry de Sussex, plus connu sous le nom de Prince Harry. Elles sont parues le 10 janvier chez Fayard.
L’Héritier et le Suppléant, voilà comment William et Harry étaient surnommés, depuis leur plus tendre enfance. Quand il perd sa mère dans un tragique accident de voiture, le Prince Harry n’a que douze ans. Des millions de gens le regardent assister dignement au cortège funèbre de celle-ci. Vingt-six ans après cet événement, le Prince Harry décide de dévoiler au monde son histoire.
J’ai succombé à l’envie de lire les mémoires du Prince Harry, après avoir découvert sa vie à travers une biographie l’an dernier (et comprendre maintenant qu’il s’agissait d’une biographie écrite par un journaliste d’un des pires tabloïds qu’Harry dénonce dans ses mémoires) et la série documentaire de Netflix Harry&Meghan, il y a quelques semaines.
J’y ai découvert le portrait d’un jeune homme dont la vie a été sous les feux des projecteurs dès sa plus tendre enfance et qui a souffert en silence du décès de sa mère sans bénéficier du soutien dont il aurait eu besoin. Le ton est donné, dès les premières pages, et Harry semble vouloir rétablir sa vérité sur les événements marquants de sa vie, souvent mis au devant de la scène par des journalistes peu scrupuleux et respectueux de sa vie privée. De sa scolarité à Eton à son engagement dans l’armée en passant par ses années d’errance, de dépression et d’agoraphobie, le Prince Harry se dévoile tout au long de ces pages et se donne à voir sous un angle que le public ne connaît pas. Il dénonce le racisme dont a fait preuve son épouse, Meghan Markle, dès le début de leur histoire, mais aussi le manque de soutien de la famille royale, lorsque celle-ci a été attaquée et menacée. Rien ni personne n’est épargné, et même si Harry le fait avec la pudeur et le tact si britanniques, le ton est donné et le tout sans fard.
Je ne vous le cache pas : j’ai beaucoup aimé ces mémoires, y découvrant un prince humain, en proie à des souffrances parfois inimaginables. Certes, sa naissance l’épargne de la plupart des maux dont peuvent souffrir une majorité d’être humains sur Terre, mais il n’en demeure pas moins qu’il réussit à se montrer dans sa vulnérabilité et sa fragilité et susciter la sympathie au fil des pages.
J’ai refermé ces pages avec le sentiment, certes, d’en savoir un peu plus sur lui, mais aussi, et surtout de prendre encore davantage de recul sur la parole médiatique. Car si Harry est en colère, c’est avant tout contre la presse britannique, et notamment ses tabloïds. Les responsables de la mort de sa mère, mais aussi ceux qui, au fil des années, n’ont eu de cesse de façonner son image médiatique et le traîner dans la boue tel un pantin désarticulé.
Un livre percutant, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et que je ne peux que vous conseiller, pour le recul critique qu’il propose et les questions qu’il pose sur notre faculté à nous repaître d’informations sans prendre souvent le recul nécessaire qui leur est dû.
Je vais regarder la série Netflix, mais j’avoue que le bouquin, même si tu m’intrigues beaucoup, je pense que c’est trop pour moi ^^
Je comprends, chacun son truc. Moi j’ai adoré et je l’ai dévoré. La série est intéressante aussi et j’ai retrouvé pas mal de détails dans le livre.