La cote 400, Sophie Divry
Un titre pareil, vu mon métier, ne peut que me faire sourire… Et finalement, il n’y a pas qu’avec le titre que j’ai souri…
La cote 400 est un court roman d’une soixantaine de pages très étonnant. La narratrice, une bibliothécaire d’une cinquantaine d’années, se lance un matin dans un monologue sur son métier et plus généralement sur la littérature et la vie, en passant par ses névroses et frustrations personnelles, alors qu’un visiteur s’est fait enfermer dans la bibliothèque la nuit. Ce monologue constitue l’intégralité du roman. Le malheureux visiteur à qui il est destiné ne sera, tout au long du roman, qu’un « vous » impersonnel et ectoplasmique dans la bouche de cette narratrice très loquace.
Premier roman de Sophie Divry, La cote 400 est une petite merveille furieusement drôle ! Je l’ai lu d’une traite, séduite tant par le sujet qui m’est proche que par le style incisif et mordant à souhait de cette jeune auteure.
L’originalité même de la forme de ce roman – un monologue sans transition ni hésitation aucune – m’a donné l’impression d’être en apnée tout au long de ma lecture, subissant moi aussi la logorrhée de ce personnage esseulé.
Ses réflexions sur la célèbre classification Dewey, la hiérarchie des sciences au sein même de la bibliothèque et plus généralement de la société, la solitude qui la pèse, perdue au sous-sol de géographie où rares sont les lecteurs qui s’y aventurent, l’absurdité de la côte 400, initialement destinée aux langues, mais délaissée dans la structure dans laquelle elle travaille, etc. m’ont fait rire autant qu’elles m’ont fait réfléchir.
Bref, une grande bouffée d’air frais avec cette profusion de réflexions, un humour féroce, un personnage unique et désabusé qui occupe tout l’espace et monopolise la conversation… Merci Sophie Divry pour ce roman qui ne cesse de m’étonner par sa richesse !
Petit florilège de certains passages qui m’ont particulièrement plu…
« Être bibliothécaire n’a rien de valorisant, je vous le dis : c’est proche de la condition d’ouvrier. Moi, je suis une taylorisée de la culture. » (p.12)
« Savoir se repérer dans une bibliothèque, c’est dominer l’ensemble de la culture, donc le monde. » (p.15)
« Quand je lis, je ne suis plus seule, je discute avec le livre. Cela peut être très intime. Vous connaissez ça, peut-être. Ce sentiment d’échanger mentalement avec l’auteur, de pouvoir suivre son chemin, d’être accompagnée des semaines entières par lui. » (p.20)
« De toute façon, les livres, c’est comme les carrosses, ça sert surtout à frimer. La vraie culture, chez les riches, ça ne vient jamais qu’après, en contrebande, et c’est toujours mal vu. » (p.24)
Un grand merci à et aux Éditions Les Allusifs pour ce roman reçu dans le cadre de l’Opération Masse Critique.
Critiques et infos sur Babelio.com
je vois ce livre depuis quelques temps mais je n’avais pas vraiment fait attention au sujet… ton billet me donne très très envie !!!
j’ai déjà noté ce titre après un avis enthousiaste, je souligne!
Il est dans ma PAL ! Il faudrait vraiment que je l’en sorte
j’avais lu de mauvaises critiques sur ce livre, la tienne vient de me convaincre de le lire très vite
Je ne connais pas le travail de bibliothécaire donc j’ai pas trop la possibilité de me mettre dans la peau de la narratrice mais je note ce livre car ton article donne envie.
Etant bibliothécaire, je ne peux que noter ce petit livre
J’avais lu aussi de mauvaises critiques et maintenant les bonnes fleurissent. Mais n’étant pas bibliothécaire, je ne sais pas si ça me parlera.
ça fait longtemps qu’il est dans ma wish-list, il finira bien par avoir une promotion et atteindre ma PAL !
J’ai adoré !
J’ai noté mais à 60 pages environ, peut-on encore parler d’un roman ?
Article très alléchant, ça donne vraiment envie de le lire. Tu pourras me le passer (ainsi que « Le cœur cousu » quand tu l’auras fini, il me tente aussi beaucoup) ? Merci fournisseuse de lectures !
Repéré sur un autre blog, je crois que je vais finir par le lire….
Je note !
Bibliothécaire aussi, je l’ai lu, après avoir également lu de mauvaises chroniques…
Et moi je reste dubitative. Si j’ai ri à certains moments, j’ai été agacée à d’autres.
Mais comme tu le dis on se laisse emporter par la logorrhée de mots de la narratrice… c’est un vrai roman en apnée!! Heureusement qu’il ne fait pas 300 pages à ce rythme là
@George : Merci ! J’ai vraiment apprécié ce court roman ! @lasardine : Si l’occasion se présente, je t’encourage à le découvrir au plus vite ! Estellecalim : Oh oui, trouve un créneau de 1h et c’est parti ! @c.!lne : J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi ! @Anne : Merci beaucoup ! @DeL : C’est même presque une obligation ! @Manu : C’est sûr que certaines blagues sont élitistes vis-à-vis de ce métier, mais l’ensemble est quand même vraiment appréciable pour quelqu’un qui ignore les codes de cet univers professionnel. @irrégulière : Ce serait chouette ! @clara :… Lire la suite »
Il est dans ma LAL !
@Véro : J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi…
Je l’ajoute à ma wish-list, j’adore les livres qui parlent… des livres et de l’organisation des bibliothèques ! Bon week-end
Une lecture dont je garde d’excellents souvenirs… Bisous et bon weekend !
ça y est, je l’ai lu et l’ai beaucoup apprécié également, c’est original Bisous
Chouette ! J’en garde un très bon souvenir !