Diego et Frida, Le Clézio
Voilà un livre que j’ai cherché longtemps sur les étals des libraires et des bouquinistes avant de le trouver dernièrement à Paris.
Je pense que le fait que Le Clézio ait eu le Nobel de Littérature en 2008 a dû participer à sa réimpression.
Diego et Frida relate, comme son nom l’indique, la romance entre les deux artistes mexicains Diego Rivera et Frida Khalo, sur fond d’implication politique et historique.
Le couple s’aime et se déchire au rythme de l’histoire du pays qu’ils aiment tant et de leurs nombreux voyages en Europe et aux Etats-Unis.
Diego, bien plus âgé que Frida, est déjà un artiste accompli lorsqu’ils se rencontrent en 1923 à la Preparatoria. Son implication politique, sa passion pour l’art et les femmes habiteront ce géant, cet « ogre » comme le nomme Le Clézio, toute sa vie, au détriment de ceux qui l’aiment.
Frida, quant à elle, se plonge dans la peinture, et les autoportraits plus particulièrement, suite à l’accident de bus qui la rendra infirme et stérile à vie. La souffrance de sa vie transparaît dans ses peintures, tout comme son amour inconditionnel pour Diego.
La plume de Le Clézio dépeint avec beaucoup de douceur ces deux existences, permettant au lecteur de s’immiscer discrètement entre eux.
Cette biographie très documentée, mêlant notamment des extraits de correspondances à des citations d’autres biographies, permet d’avoir une approche biographique et artistique assez globale des deux protagonistes.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et vous le conseille vivement. Il m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur les deux artistes. J’ai cherché pas mal de leurs œuvres d’art sur Internet, certaines faisant écho à des périodes de vie décrite dans ce livre.
Cette biographie était en fait pour moi le prolongement du visionnage du film éponyme de Julia Taymor consacré à Frida et sorti sur les écrans en 2003. Il m’arrive en effet souvent d’avoir une boulimie sur un auteur, un personnage historique ou encore une époque et de me jeter à corps perdu dans des lectures qui lui sont consacrées…
« L’infirmité progressive, l’enfermement dans la solitude de la douleur ont transformé le rêve d’enfant en fantasme, et donné une valeur presque mythique à cette autre elle-même, qu’elle scrute indéfiniment dans son miroir. » p.65
« L’hiver est doux et pluvieux, et elle pense avec nostalgie aux ciels éclatants et au froid du matin à Coyoacán, aux enfants qui grignotent la canne à sucre de Noël au coin des rues, aux Indiennes qui vendent des fleurs de noche buena et de la terre végétale. » p.146
« Pris par la réalisation des peintures murales du Palais National, dans le tumulte sensuel de la vie et les remous de la politique au jour le jour, Diego peut bien croire au bonheur de Frida dans sa nouvelle vie, son indépendance. Elle-même ne joue-t-elle pas à être heureuse ? » p.218
Je viens de le noter! C’est bien que ce livre soit réédité! J’ai beaucoup entendu parler d’elle dernièrement alors que le mois dernier je ne la connaissais pas encore!
J’avais oublié que ce livre existaitil faut que je le lise!!! J’adore Frida Kahlo, c’est l’une de mes artistes préférées et c’est vrai que le film de Julie Taymor est vraiment magnifique!
Je ne peux que vous conseiller vivement sa lecture !!!
Je compte lire d’abord la correspondance de Frida Khalo (publiée chez Points me semble-t-il) et j’aviserai ensuite
Cynthia : je serai curieuse de lire cette correspondance aussi…
Bonne journée !