La solitude lumineuse, Pablo Neruda
Je ne connaissais Pablo Neruda que pour sa poésie. Quelle surprise de découvrir ce texte en prose ! Extrait de ses mémoires – J’avoue que j’ai vécu – publiées de façon posthume, La solitude lumineuse relate les souvenirs de Neruda à l’époque où il était consul. Nommé à Colombo, à Ceylan, à Singapour puis à Batavia, il donne à voir dans ce court texte ses souvenirs.
Quelle plume ! La prose de Neruda est d’une musicalité rare (et encore, je ne parle que de la traduction française). Ses phrases, imagées et empreintes de poésie, emmènent le lecteur dans ses pérégrinations. La solitude ressentie loin de son pays natal, le Chili, les rencontres qu’il a faites à travers ces pays, les personnes qui l’ont marqué, les événements dont il se souvient… Neruda invite son lecteur dans son voyage. Bien qu’il soit court, ce texte est d’une richesse en évasion vraiment appréciable.
A ma lecture, je m’arrêtais quasiment à toutes les phrases pour m’imprégner de leur poésie et rêver un peu… Une lecture que je conseille à tous !
Je me retiens de vous citer l’intégralité de ce texte tant il m’a conquise mais vous offre néanmoins un petit florilège des phrases qui m’ont arrêtée plus que les autres :
« Un peu plus loin, dans une autre cage, allait et venait une panthère noire, encore pleine de l’odeur de sa forêt natale. C’était un étrange fragment de nuit étoilée, une bande magnétique qui s’agitait sans arrêt, un volcan noir et élastique qui voulait raser le monde, une dynamo de force pure qui ondulait ; et deux yeux jaunes, précis comme des poignards, et qui interrogeaient de tout feu car ils ne comprenaient ni la prison ni le genre humain. » (p.15-16)
« Partout les statues de Bouddha, de Lord Bouddha… Les statues sévères, verticales, vermoulues, avec une dorure qui leur communique un éclat animal et un écaillement extérieur qui donne à croire que l’air les détériore. » (p.23)
« Et il en émane une odeur non de pièce morte, non de sacristie et de toiles d’araignée, mais d’espace végétal, de rafales qui retombent soudain en ouragan de plumes, de feuilles, de pollen de la forêt sans fin… » (p.25)
J’inscris cette lecture dans le cadre de deux challenges : Bienvenue en Inde, initié par Hilde et moi, et le Challenge 2 euros de Cynthia.
J’adore ton billet ! Une vraie poésie en prose, c’est vraiment ce que j’avais ressenti ! Bref, j’avais eu un gros coup de coeur pour ce petit livre !!
Alors là, tu me donnes sérieusement envie de le lire !!!
Tu me donnes envie de le découvrir
Je me suis promis de lire du Pablo Neruda depuis la lecture de « Une ardente patience », et là je me dis : je pourrais me lancer avec ce petit livre
J’aimerais beaucoup découvrir Pablo Neruda.
Peut-être avec celui-ci ?
Je connais pas du tout mais je note ! Ca a l’air bien et en plus c’est pas cher !
Poésie et belle couverture : tout pour plaire quoi !
@Pickwick : Merci !! Un excellent moment de lecture de mon côté aussi. Merci de m’avoir fait découvrir ce 2 euros !
@Emmyne : Tant mieux, c’est le but !!
@Latite : Je trouve que c’est un court texte qui permet de découvrir facilement Neruda.
@Livraison : Il se dévore en un rien de temps. En plus il est court…
@MyaRosa : Je te conseille vraiment cette lecture !!
@Liyah : Ah oui, note, note, tu ne le regretteras pas !!
@Vero : Oui, tout pour plaire !! [Bravo]