Le sexe à Rome, John R. Clarke
Quels étaient les mœurs sexuelles des Romains à l’Antiquité ? Pourquoi affichaient-ils tant de représentations artistiques de rapports sexuels dans leurs demeures et quelles en étaient les significations ?
John R. Clarke, professeur d’histoire de l’art à l’université d’Austin, au Texas, s’est penché sur la question à travers les vestiges de cette époque. Si le sujet peut sembler déroutant, voire prêter à sourire, le documentaire qui en résulte est tout à fait passionnant.
Il nous propose, à partir de peintures (notamment de la Maison des Mystères à Pompéi), de sculptures, d’amulettes ou encore de poteries diverses, de tenter de comprendre la représentation de la sexualité des romains (de 100 av. J.C. à 250 apr. J.C.), et de nous affranchir de la vision judéo-chrétienne que nous en avons pour mieux en percevoir les codes, qui sont parfois surprenants.
Nous apprenons ainsi qu’une sexualité épanouie était une bénédiction divine, et que les romains ne s’attachaient pas aux différences entres hommes et femmes en matière de plaisir (les termes « homosexualité » ou « hétérosexualité » n’existaient pas). Chacun faisait comme bon il lui semblait, du moment qu’il s’agissait d’un individu de situation sociale inférieure. Car finalement, aucune égalité ne régnait dans ce domaine : les Romains bien-nés faisaient ce qu’ils voulaient avec leurs esclaves hommes ou femmes (considérés comme du mobilier de leur demeure) ou des individus plus jeunes, mais il était mal-vu d’avoir ce type de rapport entre citoyens d’une même classe sociale.
Plus étonnant encore, les représentations picturales sexuelles avaient des fonctions qu’on peine à imaginer aujourd’hui : prouver sa catégorie sociale (il était bien vu d’avoir des tableaux représentant des scènes sexuelles socialement acceptées dans sa domus), éloigner le mauvais oeil (notamment dans les thermes, lors du déshabillage, il fallait rire pour éloigner le mauvais oeil dû aux convoitises) ou encore faire rêver ceux qui fréquentaient les lupanars. Car, et c’est encore une chose qui peut étonner, les lupanars n’étaient absolument pas les maisons closes propres et luxueuses qu’on peut imaginer et qui sont souvent représentées dans les films. Les Romains riches avaient leurs propres esclaves pour accomplir leurs désirs, donc seuls les classes inférieures fréquentaient ces établissements, de fait peu onéreux pour les attirer. Lorsqu’un coït coûte le prix d’une coupe de vin, le lecteur d’aujourd’hui comprend mieux que les luxueux lupanars étaient en réalité d’obscurs bouges sans lit ni coussin…
Je m’arrête là, car je pourrais vous en faire un exposé beaucoup plus long si je m’écoutais. En résumé : un livre étonnant, très documenté et qui nous pousse à mettre de côté notre façon de penser la sexualité aujourd’hui pour comprendre les moeurs de cette époque.
J’inscris cette lecture comme huitième participation au Défi Au cœur de la Rome Antique.
Villa des Mystères, Pompéi
C’est vrai cette question : et le sexe à Rome !?
huuuu, la question m’intéresse beaucoup, je note !!!
en plus soft j’avais parcouru pendant mes études « l’amour à Rome » j’aime beaucoup ces études qui nous font découvrir une civilisation ancienne !
Intéressant ! Je le feuilleterai avant, histoire de voir s’il peut m’apprendre des choses … !
Ça a l’air passionnant ! Je note
@Alex-Mot-à-Mots : Beaucoup plus libre que nous ! @irrégulière : Honnêtement, je me suis prise au jeu de cette lecture et j’ai appris une foule de chose à travers cette étude sociologique et historique !
@George : Je suis comme toi, ça me passionne ! @Leiloona : J’ai vraiment trouvé que c’était une lecture riche grâce à laquelle on apprend beaucoup…
@Céline : Ça l’est ! Je te le conseille si tu t’intéresses un peu à cette période fascinante s’il en est !
Il a l’air fascinant ce bouquin ! Ca me donne une drole d’impression de Rome (moi qui y vais pour la premiere fois dans 3 semaines !).
@L’Ogresse : Il est tout bonnement fascinant ! Quelle chanceuse, d’y aller ! Profites-en bien et gorge-toi de soleil (j’imagine que chez toi non plus le taux d’ensoleillement n’atteind pas des sommets…)