La justice de l’inconscient, Frank Tallis
La justice de l’inconscient est le premier tome de la série Les Carnets de Max Liebermann imaginée par le psychologue clinicien et romancier britannique Frank Tallis, paru en 2007 dans la collection Grands détectives des éditions 10/18.
Vienne, 1902. Le corps sans vie d’une voyante est découvert dans une pièce fermée de l’intérieur. Si tout porte à croire que la jeune femme s’est donné la mort, l’inspecteur Rheinhardt en doute et appelle à sa rescousse son comparse musicien, le psychiatre Max Liebermann. Et les deux hommes vont avoir fort à faire pour démêler les noeuds de ce crime que beaucoup pensent être l’oeuvre de forces occultes.
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas succombé à l’appel du polar historique et pourtant c’est un genre que j’affectionne tout particulièrement car il permet de s’immerger dans une époque donnée par le biais d’une intrigue policière. Mon dévolu s’est jeté sur ce roman, au résumé prometteur et au contexte historique très tentant, que j’ai déniché aux Carrières de Lumière (ne me demandez pas pourquoi il était en vente à la boutique alors que je sortais d’une expo sur Klimt !)
C’est bien simple : j’ai dévoré les 440 pages de cette intrigue avec un plaisir évident. Frank Tallis nous offre ici un premier tome de qualité qui allie intrigue diablement bien ficelée (qui rappelle brièvement le mystère du Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie) et cadre historique riche et bien documenté. La Vienne impériale du début du XXe siècle est extrêmement bien rendue, la géographie de la ville maîtrisée par l’auteur (un plan en préambule permet d’en avoir un rapide aperçu) et les moeurs dépeintes avec soin. Pas d’anachronisme ici ni de personnage féminin qui s’extraie de sa condition et défie les lois de la bienséance mais un roman qui respecte les codes en vigueur à l’époque. Même les dialogues rendent compte de cette courtoisie propre au niveau social des personnages et sont empreints d’une politesse sans égale. La plume de Frank Tallis, soignée et précise, porte le roman de façon efficace.
L’intrigue permet en outre de croiser des personnalités historiques – Freud ou encore le compositeur Gustav Mahler – et d’interroger les avancées scientifiques de ce début du XXe siècle. C’est brillant !
Quant aux personnages, le duo formé par les deux enquêteurs – l’un inspecteur de police et l’autre médecin – fonctionne à merveille, chacun contribuant à l’enquête par sa forme d’intelligence et ses affinités. La galerie de personnages secondaires est intéressante et laisse présager une suite des plus délicieuses. Le versant psychologique et psychiatrique est dépeint avec soin et offre au roman une dimension peu commune.
Bref, un excellent roman bien loin de certains polars qui optent pour un contexte historique dans le but de se donner une certaine légitimité mais qui n’offrent de ce cadre qu’un décor en carton pâte décevant et bien souvent bourré d’anachronismes. La justice de l’inconscient est sans conteste le meilleur polar historique que j’ai pu découvrir ces dernières années et encore un beau coup de coeur à noter sans tarder !
Depuis le temps que je l’ai, il est temps que je le lise ! Ton avis me conforte dans l’idée de le faire rapidement !!
Oh oui, tu vas te régaler !!
Je n’en avais pas entendu parler avant ta chronique mais je note ! J’aime bien l’idée que l’auteur soit psychologue clinicien. J’ai rarement été déçue avec la collection Grands Détectives.
J’adore moi aussi cette collection et ce titre ne m’a pas déçue, bien au contraire ! Il m’a permis de me replonger dans mon voyage à Vienne il y a huit ans…
Depuis le temps que je l’ai, il est temps que je le lise ! Ton avis me conforte dans l’idée de le faire rapidement !!
Oh oui, tu vas te régaler !!
Je n’en avais pas entendu parler avant ta chronique mais je note ! J’aime bien l’idée que l’auteur soit psychologue clinicien. J’ai rarement été déçue avec la collection Grands Détectives.
J’adore moi aussi cette collection et ce titre ne m’a pas déçue, bien au contraire ! Il m’a permis de me replonger dans mon voyage à Vienne il y a huit ans…