J’enquête, Joël Egloff
J’enquête est le dernier roman de l’écrivain et scénariste Joël Egloff. Il est paru aux éditions Buchet-Chastel en 2016.
Un petit village reculé. Un crime : le vol de l’enfant Jésus dans la crèche de l’église. Un privé est chargé de venir enquêter. Mais sur place, l’enquête piétine. Les témoins se font rares, les langues ne se délient pas, et le détective de peiner à trouver le moindre indice.
Ouvrir un roman de Joël Egloff, c’est plonger dans une sorte de quotidien un peu absurde où il ne passe pas grand chose. C’est le cas avec ce roman à l’intrigue pourtant bien établie mais qui s’attarde sur un quotidien où les choses s’enlisent rapidement.
Son narrateur, anti-héros par excellence dont on ignore jusqu’au prénom, s’enfonce des jours durant dans une enquête mineure. Le temps semble suspendu à l’image du village recouvert de neige.
La langue est travaillée, même si elle est dépourvue d’artifices, et participe de cette impression d’absurde. Les courts chapitres se suivent et se ressemblent pour le narrateur qui piétine avec comme maigre indice une bouloche de tissus trouvée dans la paille de la crèche.
L’humour est là, sombre, souvent noir, un peu caustique, et apporte à l’ensemble une touche de burlesque indéniable.
Un roman étrange autant que rapide à lire, impossible à lâcher alors qu’il ne se déroule pas grand chose, mais qui capte son lecteur par l’absurdité de son propos et ne le relâche qu’une fois la dernière page tournée. Une très belle découverte !