Littérature de jeunesse

Les étincelles invisibles, Elle McNicoll

Les étincelles invisibles est le premier roman de l’écossaise Elle McNicoll. Il est paru le mois dernier à L’École des Loisirs.

Addie est autiste. Le jour où elle apprend en cours d’histoire que sa petite ville a torturé et tué des femmes accusées de sorcellerie au Moyen Age, la jeune fille décide d’agir. Et si c’était parce qu’elles étaient différentes, neuroatypiques comme elle, que ces femmes ont été persécutées et tuées ? Alors qu’elle-même souffre de persécution en classe, Addie se sent d’autant plus touchée par le sort de ces femmes. Elle décide d’alerter le conseil municipal pour demander qu’un hommage leur soit rendu.

Quel roman ! Quel roman ! Je n’ai pu arrêter de tourner ses pages tant j’ai été touchée et émue par l’histoire d’Addie et sa réaction face à cette page sombre de l’Histoire. Elle McNicoll, l’auteure, est elle-même autiste et donne au lecteur, à travers ce texte, une possibilité de comprendre cette façon d’appréhender le monde.

La narration à la première personne donne la parole à la petite Addie et permet d’avoir accès à ses pensées, ses fonctionnements. La présence de sa grande soeur, Keedie, autiste elle aussi, permet de faire dialoguer les deux personnages sur leur façon de vivre et d’appréhender le monde, et offre au lecteur la possibilité de mieux comprendre un fonctionnement neuroatypique.

Elle McNicoll aborde avec beaucoup de justesse et de finesse la question des persécutions des femmes accusées de sorcellerie au Moyen Age. Beaucoup de théories existent à ce sujet (j’avais adoré à ce propos Sorcières de Mona Chollet) mais en émettant l’hypothèse que ces femmes étaient neuroatypiques, elle en dévoile une nouvelle. Et si effectivement, c’est parce qu’elles ne réagissaient pas comme la majorité aux stimuli sonores, visuels ou encore dans les interactions sociales que ces femmes avaient été accusées d’être des sorcières ? L’hypothèse est solide et intéressante et de mon côté j’ai adoré suivre le combat d’Addie pour faire reconnaître l’injustice de leur traitement.

J’ai refermé ces pages avec beaucoup d’émotion, consciente d’en savoir un peu plus sur l’autisme mais encore trop peu (j’avais déjà beaucoup aimé La différence invisible, album autobiographique de Julie Dachez). Et consciente aussi qu’il y a beaucoup à faire au niveau sociétal pour que la neurodiversité devienne la norme (sans jeu de mots !). Un grand merci à L’École des Loisirs pour cette fabuleuse découverte que je conseille à tous, petits ou grands !

Le Challenge Halloween par Lou et Hilde
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Chicky Poo
2 années il y a

Je le vois souvent passer et j’avoue que vous piquez ma curiosité à en parler autant 😉

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