Himawari House, Harmony Becker
Himawari House est le premier roman graphique solo de l’illustratrice et dessinatrice de comics books américaine Harmony Becker. Il est paru en juin dernier aux éditions Rue de Sèvres.
Nao, une jeune américaine d’origine japonaise, décide de partir un an à Tokyo afin de renouer avec ses racines. Sitôt arrivée, elle loue une chambre dans la pension Himawari, où elle fait la connaissance de Hyejung, une jeune coréenne, et Tina, une jeune singapourienne, toutes deux émigrées comme elle au Japon. Les trois jeunes femmes en quête d’indépendance partagent leur quotidien et le même cours de japonais pour parfaire leur pratique de la langue. Ensemble, elles vont avancer sur leurs chemins respectifs, malgré les différences culturelles et linguistiques auxquelles elles sont confrontées.
Si ce roman graphique avait tout pour me plaire – son cadre, son intrigue en forme de récit d’initiation, le trait de l’illustratrice – sa découverte n’a pas été aussi enthousiasmante que je ne le pensais. En effet, si l’auteure nous entraîne à la perfection dans un Japon d’aujourd’hui, entre tradition et modernité, cette dernière est largement alourdie par un choix graphique qui fait la part belle à la linguistique au détriment de la lisibilité. Nao rencontre en effet différents protagonistes qui sont eux aussi émigrés au Japon et ne parlent pas forcément sa langue. Coréen, japonais, anglais, les langues sont retranscrites dans les billes de dialogues – et sous-titrées aussi, heureusement ! – pour rendre compte de la difficulté d’intégration et de compréhension des personnages. Si l’idée est très intéressante, elle n’en demeure pas moins lourde et encombrante pour la lecture, rendant cette dernière très laborieuse. Alors que j’ai l’habitude d’enchaîner les bulles d’un album au rythme auquel j’imagine les dialogues se faire dans ma tête, je me suis parfois perdue dans cet univers graphique, entre kanjis, hanja et alphabet latin.
En dehors de ce bémol, qui a alourdi de façon assez conséquente ma lecture, j’ai trouvé l’intrigue de ce roman vraiment intéressante. L’auteure s’intéresse à la question de l’acculturation, des différences linguistiques et culturelles et de l’intégration, le tout à travers des personnages bien campés et à la psychologie bien esquissée.
J’aurais adoré dire que cette lecture fut un coup de cœur mais ça n’est pas le cas. Elle mérite néanmoins le détour. Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres qui m’ont permis de découvrir cet album.
Pas un coup de coeur non plus mais j’ai plus aimé que toi j’ai l’impression. Je n’ai pas ressenti de lourdeur 😉.
Ah oui, alors que moi ça m’a vraiment marquée et ça a ralentit ma lecture. Et pourtant, j’adore les albums un peu conceptuels et dont la lecture n’est pas forcément linéaire…
je verrais à l’occasion si jamais il arrive à la bibli!
Bonne découverte, si jamais tu le croises ! 😉
Dommage pour ce bémol qui reste important pour une BD, mais le fond est intéressant. Je note tout de même
Oui, le fond est très intéressant et l’ensemble se lit quand même bien. Mais c’est vrai que j’ai trouvé que c’était assez important dans mon expérience de lecture pour le noter.
j’avais passé un bon moment dans l’ensemble avec cette BD !
Oui, j’avais vu. Tant mieux !
Dommage pour cette lourdeur
Oui, elle n’a pas dérangé certains mais c’est vrai que de mon côté j’ai un peu peiné dans ma lecture à cause de ça…
Je pense que je tenterai quand même… 😉 Happy dimanche soir, Soukee !
Et tu auras raison, il a plu à beaucoup d’autres et comporte beaucoup de points intéressants. 😉
Doux mercredi Fondant !