Le Passeur, Lois Lowry
Le Passeur est un roman de l’américaine Lois Lowry publié la première fois en 1994 à L’École des Loisirs. Premier tome de la tétralogie Le Quatuor, il a été adapté au cinéma par Phillip Noyce en 2014.
Jonas et sa famille vivent dans un monde où la guerre, la pauvreté et la violence n’existent pas. Une société idéale où chaque individu se voit attribuer un métier, un conjoint et un enfant. Jonas est à l’aube de ses douze ans et va découvrir lors d’une grande cérémonie son futur rôle dans la société. Mais quand il apprend qu’il va devenir le nouveau Dépositaire de la Mémoire, il comprend que sa place est singulière. Fonction unique dans la société que le jeune garçon va apprendre auprès du Dépositaire actuel, elle sert à conserver la mémoire de la communauté. Mais au fur et à mesure de son apprentissage, Jonas se rend compte que ce qu’il pensait être une société idéale se révèle en fait une société aliénante dans laquelle les individus n’ont plus le droit de ressentir d’émotions ni de connaître le passé. Jonas ouvre les yeux.
Le Passeur fait partie de ces classiques de la littérature de jeunesse à côté desquels j’étais passée, malgré mes dix ans en tant que professeure documentaliste en collège et lycée. J’ai pu remédier à cet impair à l’occasion de la réédition de ce best seller à L’École des Loisirs.
Quelle claque ! Quel roman ! Je comprends pourquoi il fait partie des incontournables à faire lire aux adolescents. Lois Lowry interroge la question de la désobéissance civile mais aussi du souvenir, de la gestion des émotions et de l’aliénation, le tout dans une intrigue futuriste accessible aux enfants et aux adolescents. C’est brillant !
Ce qui se présente comme une société utopique se révèle rapidement être une dystopie dans laquelle le comité des sages qui gère la communauté a pris le parti d’effacer toute émotion et de maintenir les foules dans l’ignorance pour mieux les contrôler. L’apprentissage de Jonas lui permet d’ouvrir les yeux – de façon brutale malheureusement – sur ce qui se cache derrière son quotidien lisse et poli. La chute est rude mais constitue un point de non retour pour le jeune garçon. Les personnages sont soignés et l’intrigue avance à bon rythme dans cet univers imaginaire qui n’est pas sans rappeler celui de Fahrenheit 451 de Bradburry.
Un roman glaçant, diablement bien ficelé, au dénouement qui m’a laissée sans voix. Une auteure à la plume fine qui prend le partie de ne rien édulcorer pour son lectorat. Un bijou de la littérature de jeunesse. A découvrir sans tarder si, comme moi, vous étiez passé à côté. Un grand merci à L’École des Loisirs pour la découverte de cette pépite.
Oui il est formidable ce roman !
Un bijou…
Oups ! Je suis passée à côté de ce classique… Je n’en connais que le titre (que je confonds d’ailleurs avec « Le passage » de Louis Sachar, qui n’a rien à voir). Je vais devoir remédier à ce manque 😉 Et comment résister à une si belle édition !!!
Ah, ça me rassure, moi aussi j’étais passée à côté ! Honnêtement, répare cet impair toi aussi, tu vas vite comprendre pourquoi c’est un classique de littérature de jeunesse. Une pépite !
Quant à cette nouvelle édition, elle est magnifique, on est bien d’accord. 😉
Une merveille que ce roman. Je l’ai découvert il y a presque 20 ans, quand j’ai commencé à enseigner. Et les élèves de 4e à qui je l’avais donné à lire l’avaient également dévoré.
Ca ne m’étonne pas, c’est une petite merveille qui fonctionne toujours auprès des élèves aujourd’hui.