Polars historiques

Souper mortel aux étuves, Michèle Barrière

Deuxième roman noir et gastronomique écrit par Michèle Barrière, Souper mortel aux étuves est ma quatrième lecture de cette auteure, après Meurtre à la pomme d’or, Meurtre au Potager du Roy et Natures mortes au Vatican.

Paris, 1393. Alors que son mari vient de se faire assassiner dans de glauques étuves – lieu de plaisir et de luxure – la jeune Constance décide de tout mettre en œuvre pour démasquer le meurtrier.
Pour mener à bien son projet, la jeune femme décide de se faire engager aux cuisines des étuves. Sur la piste des faux-monnayeurs sur lesquels enquêtait son mari, Constance va redoubler d’effort pour ressembler à une innocente et pauvre cuisinière. Mais elle n’est pas au bout de ses surprises ! Dans ce lieu de débauche où le sexe et l’argent sont rois, l’ingénue jeune femme va faire des découvertes qu’elle n’est pas prête d’oublier..

Encore une fois, j’ai été transportée dans l’univers décrit avec brio par Michèle Barrière. Ses connaissances sur Paris au Moyen Age (et sur Bruges aussi…), permettent au lecteur de s’immerger complètement dans les mœurs et la vie quotidienne de ses personnages.
J’ai appris ainsi (honte à moi !) que l’eau n’avait pas encore cette malheureuse réputation que le siècle des Lumières lui a attribuée – celle de transmettre tous les maux – et qu’il n’était pas rare de se laver à Paris, en ce XIVe siècle (d’où les étuves, plus ou moins bien famées).
La gastronomie tient bien entendu une place de choix dans cette nouvelle intrigue très bien ficelée et nous permet d’avoir un bel aperçu des traditions culinaires de cette époque. Le personnage de Constance, novice en cuisine, permet à Michèle Barrière de nous introniser dans le milieu culinaire de cette fin du XIVe. Entre blanc-manger et dariole, j’ai salivé au fil des pages…
On apprend aussi quelques mots disparus aujourd’hui, comme « boutonner » qui signifie « piquer de clous de girofles », « parboulir » qui désigne le fait de « faire bouillir un court instant la viande avant de la rôtir », « détremper » qui est un synonyme de « mouiller avec du vin ou du verjus » et « souffire » qui renvoie à une cuisson douce dans de l’huile ou du saindoux.
Un rythme rapide, une intrigue très bien menée et une ambiance moite à souhait dans ces étuves, font de Souper mortel aux étuves
un roman très agréable à lire !
Le cahier de recettes médiévales à la toute fin, ainsi que les détails sur chacune des catégories d’aliments complètent une lecture fort instructive (on apprend ainsi que les légumes avaient la réputation de transmettre des maladies car ils venaient de la terre ou encore que le bœuf n’avait pas le droit de cité sur les tables dans la mesure où il était considéré comme un outil de travail pour le transport et l’agriculture).

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J’ai fait cette lecture dans le cadre du Challenge Juste pour Lire de Mylène. Je l’ai lu, entre autres, durant deux de mes sessions de lecture de 3 heures (comme annoncé ici).



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Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

C’est chouette si tu as aimé !! J’ai adoré le personnage de Constance et sa relation avec Guillaume, je dois dire que pour le moment, c’est mon livre préféré de tous (je n’ai pas lu les deux derniers remarque ^^)
Bonne journée à toi, grosses bises !!! PS: génial ton nouveau design de blog !!

Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

juste lu « Natures mortes au Vatican » : Roman noir et gastronomique en Italie à la Renaissance de Michèle Barrière … vraiment très agréable.
je rajoute donc ton livre a ma liste…
bonne journée et bravo pour la nouvelle présentation de ton blog.

Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

En fait, ça n’est pas le Siècle des Lumières qui a fait de l’eau une « source de maux » ! Ca daterait plutôt de la Renaissance… N’empêche qu’en effet, au XIV° siècle, on se lave. Au XV°, on commence à se méfier, parce que dans les agglomérations, il n’est pas rare que les points d’eau soient au centre des grandes « pestilences » (épidémies) pour de simples questions d’hygiène (qu’on essaye d’ailleurs de gérer de façon rationnelle, en repoussant les tanneries et l’Hotel-Dieu vers l’aval, par exemple) « Pourbouillir », ce mot-là, si u arrives à le placer en conversation (suffit de faire une recette… Lire la suite »

Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

@latite : Merci beaucoup ! C’est aussi le roman que j’ai préféré de Michelle Barrière… Mais il me reste Les soupers assassins du régent à découvrir et le tout nouveau Meurtre au Café de l’Arbre Sec… Bisous !
@Mazel : Merci beaucoup ! J’espère que ce roman te plaira autant qu’il m’a plu… Un régal dans tous les sens du terme !
@SeleneC : Merci pour les infos ! Par contre je parlais de « parboulir » et non « pourbouillir ». A moins que ce soit un autre mot ?^^

Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

Tiens, je trouve que c’est une idée de lecture originale pour les gourmandes … alors pourquoi pas ?

Anonyme
Anonyme
2024 années il y a

@Véro : J’espère que ça te plaira si tu succombes !

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