Les Indésirables, Kiku Hughes
Les Indésirables est le premier album en partie autobiographique de la dessinatrice americano-japonaise Kiku Hughes. Il est sorti en janvier dernier aux éditions Rue de Sèvres.
Kiku est une jeune americano-japonaise de 16 ans. En visite à San Francisco avec sa mère sur les traces de ses grands-parents japonais, la jeune fille vit une expérience étrange : elle fait un voyage dans le temps incontrôlé et se retrouve dans les années 40, alors que les américains décident d’interner dans des camps tous les japonais résidant aux États-Unis, suite à l’attaque de Pearl Harbor. La jeune fille ne comprend pas ce qui lui arrive, jusqu’à ce qu’elle rencontre celle qui deviendra par la suite sa grand-mère. Coincée dans cette époque, Kiku partage le quotidien de 120 000 citoyens nippo-américains suspectés d’être des ennemis du pays.
Je ne connaissais absolument pas cet épisode de la Seconde Guerre mondiale avant d’ouvrir cet album. Nulle part je n’avais croisé le sort des résidents japonais sur le sol américain avant cette lecture et celle-ci m’a glacée. Kiku Hughes se penche sur la question en mêlant Histoire, histoire personnelle et fiction. Manquant d’éléments sur son histoire familiale pour retracer la vie d’Ernestina Teranishi, sa grand-mère, la jeune auteure brode un pan de sa vie à partir des éléments qu’elle a pu recueillir. Bien documenté sur le sujet de ces camps, l’album propose une approche qui évite l’écueil d’un documentaire indigeste tout en permettant d’en apprendre beaucoup. En se transformant en personnage, Kiku Hughes offre une dimension fictionnelle intéressante et comble les lacunes de son histoire familiale.
L’album, publié l’an dernier aux États-Unis, pendant le mandat présidentiel de Donald Trump, permet de faire un parallèle intéressant entre la situation mondiale actuelle et le passé.
Le dessins, simple, va à l’essentiel en offrant des couleurs douces et un intéressant jeu d’ombres. L’album est découpé en chapitres, comme un roman, pour aborder la lecture – et par là même la détention de Kiku – de façon structurée.
Une excellente découverte que cette lecture, sur un sujet malheureusement trop méconnu de l’Histoire. Merci Rue de Sèvres pour cette découverte.
Cette semaine, c’est Moka qui nous accueille chez elle et rassemble les billets des amoureux des bulles !
Mon pays oublié, Bakari Sellers
J’aime l’idée que la BD remette en lumière certains temps historiques méconnus du grand public !
C’est ce que j’ai aimé aussi, avec ce va-et-vient très intéressant entre fiction, autobiographie et Histoire.
Il n’ y avait pas que des camps de japonais. Les coréens ont eu le droit au même sort malheureusement.
Oh, je ne savais pas non plus…
Un peu partagée sur le côté « rêve et saut dans le temps », mais j’ai aimé découvrir cette période historique
Je comprends, mais j’ai trouvé que c’était un habile stratagème de l’auteure pour aborder l’histoire de sa grand-mère tout en ayant des lacunes sur celle-ci.
Un album qui m’attend sur mes étagères, il a tout pour me plaire !
Bonne découverte alors ! 😉
Je connaissais parce que Julie Otsuka en parle dans Certaines n’avaient jamais vu la mer et j’avais déjà vu ça dans des documentaires mais cette BD me fait très envie, j’espère que la bibliothèque l’a achetée pour pouvoir la lire !
J’ai lu ce roman il y a longtemps et je ne me souviens plus du tout qu’elle l’évoquait…
Bonne découverte de cet album en tout cas, tu verras, il est très intéressant.
Merci Soukee, la bibliothèque a acheté cette BD, je vais pouvoir l’emprunter !
Ah super, bonne découverte alors ! 🙂
Je ne connaissais pas non plus ce pan de l’Histoire. Merci aux bandes dessinées de lever le voile sur des épisodes inconnus.
On est d’accord, c’est vraiment une belle idée que de découvrir des pans d’histoire comme ça.
un thème intéressant, c’et important d’en parler!
Oh oui ! 🙂
Il m’attend cet album. Le sujet me rappelle Certaines n’avaient jamais vu la mer, un excellent roman.
Non mais c’est fou, tu es le deuxième à me ruiner ce roman, que j’ai lu, et je n’ai pas souvenir qu’il en était question… 🙈 Et pourtant, je me souviens avoir adoré.
J’ai déjà lu sur les Nisei et c’est vraiment terrible. Et je veux lire cet album
Je te comprends. Tu verras, c’est touchant par l’aspect autobiographique et à la fois glaçant par l’aspect historique… Bonne découverte !
j’avais moi aussi découvert ce pan de l’histoire avec cette BD et je l’ai trouvée vraiment top !!
On est d’accord ! ☺️
Je l’ai vu passer plusieurs fois sur Instagram, il a l’air intéressant. Je n’ai jamais entendu parler non plus de cet épisode de la Guerre 🙁
C’est incroyable, hein ? On n’étudie la guerre que du point de vue des Alliés, du coup on passe sous silence cette page là de l’histoire. Et c’est dommage…
J’ai eu connaissance de cette histoire grâce à une amie américaine d’origine japonaise dont le père a été dans ces camps. Intéressant.
Oh tu m’étonnes… C’est fou comme peu de gens connaissent . Heureusement que des textes en parlent parce qu’à l’école, ce n’est même pas mentionné (en tout cas dans mon souvenir 😅)
J’en ai déjà entendu parler en bien, et je l’ai emprunté la semaine dernière… 😉
Alors bonne lecture ! 🙂
Intéressant ! Je ne connaissais pas du tout non plus cette histoire de camps ! Et je suis contente parce que j’ai dans ma pal « Certaines n’avaient jamais vu la mer » et que tout le monde en parle en bien !!
Ah oui, c’est un très beau roman, tu verras. Je l’ai découvert il y a près de 10 ans je crois et j’avais adoré. Bonne découverte ! 🙂