Le Prince et la couturière, Jen Wang

Le Prince et la couturière est un album de l’auteure américaine Jen Wang. Il est paru en mai 2018 chez Akileos et a reçu le Fauve Jeunesse à Angoulême l’année suivante.

Le Prince Sébastien est sommé par ses parents de trouver une épouse. Mais le jeune homme n’a que faire de ses obligations royales, lui qui préfère, une fois la nuit venue, se déguiser en femme et sortir s’enivrer des nuits parisiennes. Sa passion secrète va sauver la jeune couturière Francès, renvoyée par son patron après avoir fait une création trop osée. Sébastien l’embauche et la met dans la confidence pour que la jeune femme lui crée des robes originales et laisse parler tout son talent, tout en lui promettant de rester dans l’ombre et garder son secret.

J’avais vu passer ce gros album de près de 300 pages un paquet de fois lors de nos mercredis BD et lorsque mes yeux se sont posés sur lui à la médiathèque, je n’ai pas hésité à le glisser dans mon tote bag.

Et je dois dire que j’ai été assez déroutée en le découvrant, notamment par le dessin assez rond et enfantin de Jen Wang. J’ai craint une intrigue facile et très légère, mais finalement, cette histoire aux allures de conte de fée est plus profonde qu’il n’y paraît. L’auteure aborde avec finesse la question de la quête identitaire sur fond de problématique de genre. La vie secrète du prince permet de questionner le genre et de mettre à mal quelques archétypes de contes de fée, notamment celui du prince. Et finalement les dessins tout doux offrent un côté intemporel à cette intrigue qui rappelle la fin du XIXe siècle.

En parallèle, l’histoire de Francès, qui commence comme celle de Cendrillon, permet de mettre la créativité au centre de l’intrigue, puisque le talent de la jeune femme est mis en lumière par le biais des créations qu’elle fait pour le prince. Et l’auteure s’en donne à cœur joie en faisant la part belle aux planches de robes et d’essayages.

Finalement, une bien belle surprise que cet album rafraîchissant et au dessin tout rond. Une belle réflexion sur la question de la quête identitaire et du genre, sur fond d’ode à la créativité. Un très bon moment de lecture, c’est certain !

Cette semaine pour les mercredis BD, c’est Noukette qui nous accueille chez elle et rassemble les billets des amoureux des bulles !