Alicia, Prima ballerina assoluta, Eileen Hofer et Mayalen Goust

Alicia, Prima ballerina assoluta est un album imaginé par Eileen Hofer et mis en images par Mayalen Goust. Il est paru au début du mois aux éditions Rue de Sèvres.

Alicia Alonso, danseuse mondialement connue pour avoir interprété sur scène le rôle de Giselle et ce, malgré sa cécité grandissante, est une icône dans le monde du ballet et porte même le titre honorifique de Prima Ballerina Asooluta. A la Havane, dans les années 50, elle est devenue ambassadrice de la révolution de Fidel Castro et a fondé sa propre compagnie, devenu ensuite le Ballet national de Cuba. Cette histoire, la petite Amanda la connaît par cœur, elle qui s’entraîne dur pour devenir ballerine. Manuela aussi, rêvait de cette histoire, quand elle était une jeune danseuse classique. Avant de tomber enceinte et de mettre un terme à sa carrière. Les vies de ces femmes se croisent et se recroisent dans la Havane de 2011.

Quel album ! Oh oui, quelle belle découverte ! Tant dans sa forme – carton épais et mat, 150 pages – que dans son fond, j’ai adoré cette découverte. De l’histoire d’Alicia Alonso, je ne vais pas vous mentir, je ne connaissais rien. Ni le nom, ne le titre symbolique de Prima Ballerina Assoluta. C’est avec beaucoup de curiosité que j’ai donc ouvert ce lourd album et j’ai été complètement happée par cette histoire qui mêle habilement biographie et fiction.

L’auteure, Eieleen Hofer, prend le parti de raconter une partie de la vie d’Alicia Alonso par bribes – de son ascension en tant que Giselle à son implication politique avec Fidel Castro en passant par son rôle dans la démocratisation du ballet à Cuba – tout en y entremêlant des personnages de fiction, Amanda et Manuella entre autres. L’ensemble est fluide et bien construit et se déroule selon un rythme parfois rapide parfois lent, contemplatif, notamment durant les scènes de ballet.

L’illustratrice, Mayalen Goust, offre un univers tout en finesse et en poésie reconnaissable aisément. Le choix des couleurs pastel, douces, semble faire écho à l’univers de la danse dont il est question, et offre à l’ensemble une harmonie visuelle des plus intéressantes.

Un très bel album sur un sujet fascinant, l’instrumentalisation de l’art par la politique. A découvrir sans tarder ! Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette découverte.

Cette semaine, c’est Noukette qui nous accueille chez elle et rassemble les billets des amoureux des bulles !