Le club du suicide, Robert Louis Stevenson
Je viens de terminer Le Club du suicide, nouvelle écrite par Robert Louis Stevenson et publiée aux éditions Gallimard en 2001.
Cette nouvelle, composée de trois textes (Histoire du jeune homme aux tartelettes à la crème, Histoire du docteur et de la malle de Saratoga et Aventure du fiacre), est issue du recueil Nouvelles Mille et Une Nuits, publié dans la Pléiade.
Pour tromper son ennui, le prince Florizel et son grand écuyer, le colonel Géraldine, s’adonnent aux pires extravagances.
Lors d’une de leurs soirées, ils font la connaissance d’un jeune homme ruiné, qui a décidé d’en finir avec la vie.
Après avoir délié sa langue par un bon repas, celui-ci les convie à une assemblée étrange : le Club du suicide. Chaque soir, les membres de ce club se réunissent et jouent aux cartes : le malheureux qui tire l’as de pique est condamné, tandis que celui qui tire l’as de trèfle, sera son bourreau. Ainsi, ceux qui veulent en finir avec la vie mais n’en ont pas le courage sont aidés dans leur funeste entreprise.
Le prince et son ami décident de faire cesser au plus vite cette entreprise lucrative et de sauver les membres désespérés de ce club.
Composé de trois nouvelles distinctes, liées par leur sujet, Le Club du suicide est une lecture intrigante. De prime abord, elle m’a fait penser [au] Magasin des suicides de Jean Teulé, que j’ai lu récemment.
La société secrète qui se réunit tous les soirs semble dédramatiser de prime abord la mort en général et le suicide en particulier. En réalité se cache derrière ces tristes réunions un commerce glauque. Les membres désespérés, ruinés par le jeu ou malheureux en amour, veulent en finir avec leur vie, mais pas sérieusement. Et lorsqu’ils tirent une des cartes fatidiques, il est trop tard : ils deviennent soit victime soit bourreau.
Stevenson propose ici une histoire originale, surtout pour l’époque, tout en conservant un manichéisme bien présent. Le prince s’ennuie et se rend dans cette société par hasard, mais une fois l’horreur vue, il met tout en œuvre pour faire cesser ce sombre commerce et condamner le président de club, sorte de Méphistophélès revisité. Chaque chapitre est ponctué par une conclusion, à la manière des Mille et une Nuits, qui informe le lecteur de l’avenir sans entrave des personnages.
Le rythme de l’intrigue est très rapide, en raison du genre littéraire, et ne s’encombre pas de descriptions ou de dialogues inutiles. Les scènes sont souvent très théâtrales et font souvent penser à une farce, malgré le thème de la nouvelle.
Enfin, la traduction de l’anglais, faite par Charles Ballarin, est très réussie, et permet de se plonger avec délice dans le Londres de cette époque.
« En outre, nous savons que la vie n’est qu’un théâtre où nous faisons les bouffons aussi longtemps que ce rôle nous amuse. » p.25
Cette lecture se rattache bien entendu au challenge Folio 2 euros, initié par Cynthia
je ne connais pas ce livre de stevenson mais j’ai lu il y a peu l’étrange cas du dr jekyll et de mr hyde et j’ai adoré. je note donc ce titre
Intéressant! Je ne connaissais pas du tout^^
Contente de vous l’avoir fait découvrir ! C’est une lecture rapide et vraiment plaisante je trouve !
Noté pour le récap’ du challenge! Et sur ma LAL aussi (même si « Le magasin des suicides » est encore dans ma PAL^^)!
Ok Cynthia, c’est sympa
Je participe au challenge aussi… et je viens de publier mon billet à ce sujet! C’est ici: http://fattorius.over-blog.com/article-bienvenue-au-club-48809207.html
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée, et qui m’a même surpris en bien.