La vie mode d’emploi, Georges Perec
La vie mode d’emploi est un roman de l’écrivain français Georges Perec publié en 1978 et récompensé par le Médicis cette même année. Partie à Copenhague en février et tombée à cours de lecture au milieu du voyage, j’ai acheté un exemplaire de ce roman dans une librairie française de la capitale danoise et me suis laissée porter au fil des pages…
Pour vous le présenter, rien de mieux que les mots de Perec lui-même, cités en préface : « J’imagine un immeuble parisien dont la façade a été enlevée […] de telle sorte que, du rez-de-chaussée aux mansardes, toutes les pièces qui se trouvent en façade soient instantanément et simultanément visibles. Le roman […] se borne à décrire les pièces ainsi dévoilées et les activités qui s’y déroulent… »
Perec a donc choisi, encore une fois, de se lancer dans un projet littéraire aussi audacieux que réussi (rappelez-vous mon avis très enthousiaste pour son roman sans la lettre [e], La disparition)
Ce roman, sous titré « romans » tant il est riche, s’apparente à une curiosité littéraire qui ne peut laisser indemne un lecteur alerte. Son projet d’observer ce qui se passe dans un immeuble est une sorte de fantasme universel : que font donc nos voisins, derrière leur cloison ? Perec nous donne la possibilité de ce voyeurisme littéraire en se promenant d’étages en étages, de locataires en locataires et en nous abreuvant des histoires personnelles de sa ribambelle de personnages.
Ce 11, rue Simon-Crubellier, à Paris, ne semble plus avoir aucun secret pour nous et si Perec s’attarde souvent sur des détails physiques ou historiques concernant ses personnages ou ses murs, ce n’est que pour mieux donner à voir son projet littéraire.
Majestueux, incroyablement original, d’une lecture riche en anecdotes qui s’apparentent parfois à des nouvelles, La vie mode d’emploi est encore une fois un livre qui me permettra de regarder le monde par un prisme différent…
« C’est un de ces clivages à partir desquels s’organise la vie d’un immeuble, une source de toutes petites tensions, de micro-conflits, d’allusions, de sous-entendus, d’accrochages ; cela fait partie de ces controverses parois âpres qui secouent les réunions de copropriétaires. » (p.268)
« Tout cela fait une histoire bien tranquille, avec ses drames de crottes de chien et ses tragédies de boîtes à ordures, la radio trop matinale des Berger et leur moulin à café qui réveille Mme Réol. » (p.269)
encore un qui attend sagement sur une étagère… il faut vraiment que j’arrête d’acheter des bouquins… pour lire les piles qui s’entassent !
bonne journée
J’ai lu récemment L’Immeuble Yacoubian et je me souvenais que l’idée de « raconter un immeuble » avait également été exploitée en français. Impossible par contre de me souvenir du titre. Merci, grâce à ton billet, 1) cette question qui me turlupinait depuis vient de trouver sa réponse et 2) je vais ressortir ce livre qui traine dans ma PAL depuis un sacré moment.
Je crains un peu le genre « nouveau roman » même si « La disparition » était un vrai exercice de genre.
@Mazel : Moi j’ai réussi à arrêter d’en acheter… Enfin, je n’ai pas le choix, j’ai un appartement très petit et mes étagères débordent déjà… @zarline : Contente de t’avoir aidée ! J’espère en tout cas que ce titre te plaira autant qu’à moi !
@Alex-Mot-à-Mots : Je comprends… Mais je t’assure que ces petites nouvelles à l’intérieur du roman sont prenantes…
un très très beau souvenir! tiens, tu m’as donné envie de le relire!
@Violette : Super ! Je suis contente de t’avoir donné envie de le relire ! Je crois que je n’exclus pas une relecture d’ici quelques temps !
Je l’avais emprunté mais je n’ai pas réussi à le lire.
@Manu : Je te comprends… C’est un livre qu’il faut lire d’une traite, sous peine, je pense, de se perdre…