Les Chimères de Vénus T.1 Alain Ayroles et Étienne Jung

Les Chimères de Vénus est une série parallèle au Château des étoiles imaginé par Alex Alice. Le premier tome, imaginé par Alain Ayroles et mis en dessins par Étienne Jung, est paru en mars dernier aux éditions Rue de Sèvres.

1874. La France et l’Angleterre se disputent la conquête de Vénus. L’actrice Hélène Martin, adulée et au fait de sa gloire, décide d’utiliser ses pouvoirs de séduction pour embarquer à bord de l’Excelsior en direction de Vénus. Son objectif : retrouver Aurélien D’Hormont, son amant poète évadé du bagne de Napoléon III. Mais le Duc de Chouvigny, qu’Hélène a utilisé pour avoir une place à bord, ne l’entend pas de cette oreille et poursuit la belle de ses assiduités. Mais une fois arrivés sur Vénus, leur surprise est grande : au milieu de la jungle évoluent des dinosaures. De grands périls menacent Aurélien et sa belle. Réussiront-ils à se retrouver pour vivre leur amour au grand jour ?

J’aime beaucoup Le Château des étoiles et j’étais donc curieuse à l’idée de découvrir ce récit parallèle, mené par le grand Alain Ayroles (dont j’ai adoré Les indes fourbes). Et force est de constater que l’univers de conquête spatiale au XIXe imaginé par Alex Alice semble être un réservoir intéressant d’intrigues parallèles. Ce premier tome pose le cadre d’une trilogie qui s’annonce prometteuse. Avec Alain Ayroles aux commandes du scénario, le lecteur sait qu’il va embarquer dans une histoire bien ficelée et aux rebondissements multiples. Et cela se vérifie avec l’intrigue de ce premier tome. L’arrivée sur Vénus des personnages s’apparente à la découverte d’un nouveau monde à la fois onirique autant qu’horrifique. Et dans cette jungle impénétrable autant que protéiforme, les dangers rôdent. L’intrigue est bien menée et avance à bon rythme. Seul petit bémol à noter : les dinosaures sont présentés comme des monstres, comme souvent dans la littérature et le cinéma, et non comme des individus d’autres espèces qui se défendent lorsqu’ils se sentent menacés. Mon âme anti-spéciste a encore une fois été choquée de cet anthropocentrisme.

Les illustrations d’Étienne Jung offrent un magnifique décor à l’intrigue, avec des cases dynamiques au découpage intéressant, des paysages somptueux et des perspectives intéressantes. La série est visuellement éloignée de celle d’Alex Alice et c’est d’autant plus intéressant.

Bref, un bon moment passé en compagnie de ce premier tome. J’ai hâte de voir les aventures qui attendent nos héros sur Vénus ! Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette découverte.

Cette semaine, c’est Stephie qui nous accueille chez elle et rassemble les billets des amoureux des bulles !