L’affaire du Chien des Baskerville, Pierre Bayard
A Lyon, à l’occasion du Festival Quais du Polar, j’ai eu la chance de rencontrer Pierre Bayard, un auteur que j’apprécie et estime beaucoup, après avoir lu Qui a tué Roger Ackroyd (sur lequel j’avais rédigé un billet) et Enquête sur Hamlet.
Pour terminer ma lecture de son cycle de « critique policière », qui est définie, par le site Fabula comme une « démarche justicière », prenant comme point de départ » l’attention aux invraisemblances », je me suis lancée dans L’affaire du Chien des Baskerville.
Je me suis donc empressée d’acheter cet essai, de le faire dédicacer (en faisant au passage deux ou trois blagues…) et de le dévorer !
Tout le monde connaît la légende du chien des Baskerville, développée par Conan Doyle dans son ouvrage éponyme. Sur la lande déserte, un immense chien, telle une évocation des Enfers, surgit, tous crocs dehors, pour tuer ses pauvres victimes… Le célèbre Sherlock Holmes, appelé à enquêter, s’intéresse de près au décès de Charles Baskerville, héritier de la famille, survenu quelques mois avant le début de la narration. Quelqu’un semble s’en prendre aux Baskerville, et Henry, le neveu de Charles, est en danger ! Heureusement, Watson et Sherlock sont là pour le protéger et déjouer la machination qui se trame…
Oui, mais… Mais Pierre Bayard se penche sur cette affaire et met en parallèle certaines incohérences du texte… Et si Sherlock Holmes s’était trompé d’assassin ? Et si ce dernier coulait depuis tout ce temps des jours paisibles entre les lignes de Conan Doyle, à jamais innocenté d’un crime que personne ne semble voir dans ce roman ?
Comment résister à une deuxième lecture de Conan Doyle, plus approfondie, plus fouillée, qui permet de lire entre ses lignes ? Pierre Bayard excelle une nouvelle fois dans cet exercice, scindant son propos en étapes progressives et amenant son lecteur à une révélation pour le moins étonnante.
Une excellente lecture pour qui s’intéresse à cette enquête du célèbre détective et qui permet de la reconsidérer sous un autre angle. Un détour par les relations entre Doyle et son célèbre personnage permet non seulement de mettre en perspective ce roman par rapport à l’œuvre de l’écrivain mais aussi de comprendre l’emprise du personnage sur son créateur et les réactions qu’il suscite chez ce dernier.
Pierre Bayard insinue le doute dans l’esprit de son lecteur, l’amenant à s’interroger sur le degré fictionnel d’un texte et la frontière entre réalité et imagination…
Allez, j’avoue, sixième coup de cœur de l’année… Vous l’aviez peut-être deviné ?
« Observation et déduction, telles sont donc, exposées ici pour la première fois mais souvent reprise dans l’ensemble de l’oeuvre, les deux clés de la méthode Holmes, celle qui doivent lui permettre de mener à bien ses enquêtes. » (p.41)
« Loin d’être un système fermé, la méthode Holmes laisse ainsi subsister, tant au niveau ponctuel des indices qu’à celui de la construction d’ensemble, des solutions alternatives. Et c’est paradoxalement sa richesse qui la conduit à l’incertitude. » (p.58)
« Et dès lors que Le Chien des Baskerville, s’ouvre sur une erreur d’interprétation de Holmes, il est inévitable de se demander si celle-ci ne préfigure pas une erreur plus globale, portant sur l’ensemble du roman, et si, se glissant dans la marge étroite entre loi scientifique et généralité statistique, un assassin n’en aurait pas profité pour échapper à la police et pour couler depuis, en toute impunité, des jours paisibles. » (p.58)
« Et si l’on suit cette hypothèse, il existe donc, autour du monde littéraire ouvert par l’œuvre, une multitude d’autres mondes possibles que nous pouvons compléter par nos images et nos mots. » (p.69-70)
ça a l’air aussi bien que « qui a tué Roger Acroyd? »… je pense que je vais m’y pencher dessus…
Oh, mais c’est qu’il a l’air d’être très bien ce livre!
Oh super interessant ! Je relirai même du Conan Doyle par la même occasion, ça doit etre très sympa de les enchaîner ! Hop, sur la LAL (la PAL, ça devra attendre malheureusement… grrr !!)
Je le note celui-là J’ai les résultats le 28 Mai (j’ai passé le concours le 9 Mars … hum hum). Je suis en train de réviser l’oral, au cas où, car les oraux sont fin juin/début juillet … autant te dire que j’ai hâte d’avoir les résultats !!
On aurait du se donner RDV …. à noter pour l’année prochaine !
J’avais aussi trouvé pas mal « Qui a tué Roger Ackroyd » même si tiré par les cheveux.
J’ai jamais lu le bouquin d’origine ! Je sais pas pourquoi il me tente pas ! Mais bon je loupe surement quelque chose !
Oh oh, voila un livre qui a l’air intéressant ! Ca fait une éternité que j’ai lu « Le chien des Baskerville », et depuis que j’en entends parler sans cesse sur la blogosphère je me propose de le relire… Aurais-je enfin trouvé LE prétexte ?
je le note aussi ! j’ai lu le chien des baskervilles il y a peut etre un an ou deux… et grace à toi je pense que je vais me replonger dans l’histoire
@Héloïse : Les deux sont vraiment géniaux, je pense que c’est une bonne idée de se pencher dessus, effectivement ! @Clara : Oui, c’est vraiment une excellente lecture que je te conseille !! @Pickwick : C’est une super idée de les lire tous les deux dans la foulée ! Je l’avais fait pour Le meurtre de Roger Ackroyd et c’est vraiment bien. Ça permet d’avoir l’œuvre originelle bien en tête !! @Latite : Bon courage pour l’attente, je croise les doigts !!! @Véro : Sans faute l’an prochain !! [Clin d oeil] @Manu : Meuhnon, moi je l’ai pas trouvé… Lire la suite »
Bon faudrait donc que je lis les baskerville avant… mais pourquoi pas! ça m’a l’air bien intéressant!!!
@Pauline : Je te conseille vraiment cette lecture… Un régal !!! Mais effectivement, lire Doyle avant est une bonne idée !^^
Pierre Bayard réécrit l’histoire en quelque sorte… Mais ça me tente bien. Quelle chance d’avoir pu le faire dédicacer!
@La plume… : Disons qu’il l’interprète à partir du texte… Et c’est vraiment bien !